20 octobre 2025
E.Rials, rédacteur
Benjamin Biolay rallume les Zénith : l’automne 2026 s’annonce électrique

J’ai entouré la date au stylo bleu : à l’automne 2026, Benjamin Biolay prend d’assaut les Zénith. Paris, Nantes, Lille… la billetterie s’ouvre et la rumeur enfle déjà dans les files d’attente virtuelles. Une tournée pensée grand format, sans renoncer à la précision des mots.
Je me souviens de ce moment où sa voix, un peu voilée, a traversé la salle comme un phare dans la brume. Le grave, d’abord, puis une ligne de cordes qui s’invite en douce, et enfin ce battement régulier qui transforme l’intime en chœur collectif. L’annonce du jour confirme une série de concerts en Zénith à l’automne 2026, avec Paris en point de mire et des étapes prévues à Nantes et Lille. L’affiche dit clairement l’ambition : porter ces chansons au-delà des clubs et des théâtres, jouer avec l’espace, élargir le cadre sans diluer l’émotion.
Je regarde le calendrier : l’axe automnal permettra cette tension que les grandes salles aiment tant, entre la fête et la confidence. Biolay sait composer avec les volumes : des arrangements qui s’épaississent quand la rythmique se met à chalouper, des cuivres qui répondent aux claviers, et, par-dessus tout, l’art de la nuance. Les Zénith exigent de narrer la chanson autant par la lumière que par le son. Je m’attends à un travail d’orfèvre : contrastes froid/chaud, aubes bleutées, noirs profonds, pour dessiner des reliefs à la manière d’un film.
Sur scène, il a toujours cultivé ce mélange de précision et d’abandon. J’anticipe un répertoire qui croise des titres récents et des morceaux devenus des repères, ces chansons qui voyagent de disque en disque comme des cartes postales d’une même ville intérieure. Les tempos médiums, les élans orchestraux, et les refrains qui se laissent reprendre sans forcer : la matière idéale pour des Zénith où l’on vient autant écouter que se laisser emporter. La section rythmique devrait donner l’élasticité, les cuivres la couleur, et les cordes, ce halo qui rend les mélodies addictive sans les surexposer.
Il y a aussi une histoire à raconter : depuis plus de vingt ans, Biolay a déplacé la pop française du côté du cinéma. Non pas par posture, mais par écriture. Des chansons cadrées comme des plans, des personnages esquissés en deux vers, des décors qui tiennent en trois accords. Cette tournure “cinématographique” trouve dans les Zénith un terrain parfait : on y construit un récit de soirée, avec des scènes, des respirations, des montées. À Paris, on cherchera forcément la fièvre du deuxième soir ; à Nantes, le plaisir de la justesse et de l’accueil ; à Lille, l’énergie d’une ville qui aime les refrains à gorge déployée.
Ce qui me plaît, dans cette annonce, c’est la promesse d’un équilibre. Les grandes jauges peuvent aplatir les émotions ; lui, au contraire, s’en sert pour créer des paliers. On le sait économe de gestes, précis dans la diction, attentif au poids de chaque mot. En Zénith, cette économie devient langage visuel : une silhouette découpée sur un faisceau, une guitare qui arrive comme un contrechamp, un piano qui fixe l’horizon. Et, soudain, la foule : ces milliers de timbres qui se fondent sur un pont, ce moment où l’artiste s’efface un instant pour laisser la chanson nous appartenir.
Reste la logistique, que j’aborde comme un conseil d’ami. Les catégories partent vite pour ce type d’affiche : mieux vaut se placer tôt, en surveillant les gradins centraux si vous aimez la clarté du mix, ou un peu de côté si vous préférez la proximité avec la scène. Côté son, les Zénith ont beaucoup progressé : les ingénieurs jouent désormais sur des lignes de diffusion plus fines, qui respectent la voix et laissent respirer les arrangements. Bref, tout concourt à une tournée où la chanson d’auteur se déploie à échelle XXL, sans perdre ses détails de couturier.
Je referme mon agenda et je souris : l’automne 2026 aura donc cette teinte-là, un bleu nocturne traversé de cuivres et d’histoires. Il y a des artistes qu’on va voir pour vérifier ; lui, on y retourne pour se souvenir.
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